C’est le thème sur lequel les stagiaires de l’Ecole des Cadres de la CAPEB 71 avaient choisi de débattre, vendredi dernier, avec leurs invités, à l’occasion d’un table ronde organisée pour clore leur parcours de formation.
L’Ecole des Cadres de la CAPEB, une formation originale…
Ils sont 9 élus de la CAPEB 71, tous chefs d’entreprise en activité et membres du Conseil d’Administration, à s’être engagés dans l’Ecole des Cadres 2024/2025 de la CAPEB. Une formation de 13 mois, destinée à parfaire leurs connaissances des institutions, de l’économie, de l’environnement syndical mais aussi de la communication.
L’objectif étant, pour ces représentants syndicaux, d’être toujours plus performants pour exercer efficacement et sereinement leurs missions de défense de l’artisanat du bâtiment.
Cette formation s‘est achevée par l’organisation et l’animation d’une table ronde le 24 janvier dernier à Chalon-Sur-Saône.
Les élus de la CAPEB 71, soucieux de défendre et préserver un modèle d’entreprise artisanale à taille humaine et indépendante avaient tout naturellement choisi le thème de « la place de l’artisanat dans son écosystème par rapport aux grandes entreprises ». L’occasion de mettre en lumière un secteur économique indispensable soumis à de multiples pressions et défis.
Défendre un artisanat indépendant…
Quatre intervenants étaient invités à donner la réplique aux stagiaires : Eric MICHOUX, Député de Saône-et-Loire et PDG du Groupe GALILÉ (1000 salariés), Richard PERRIER (Conseiller en entreprise et Maire de la Commune de VOLESVRES), Franck BOULAY (Dirigeant d’une agence de communication : PUBLIGO) et Laurent LACOUR (Chargé de mission territorial au Comité de Concertation et de Coordination de l’Apprentissage – CCCA BTP).
Une vingtaine d’invités (Banquiers, Constructys, ARIQ BTP…) ont également participé aux échanges et ont pu donner leur vision. Jean-Claude CONDOU, ancien Secrétaire Général de la CAPEB Nationale avait également fait l’amitié à la CAPEB 71 de participer.
Les artisans de l’Ecole des Cadres de la CAPEB 71 ont d’abord dressé un panorama de l’artisanat du bâtiment. Ils ont rappelé le rôle essentiel joué par les artisans : acteurs sociaux et écologiques, acteurs des évolutions techniques et technologiques et acteurs de la formation et de la transmission des savoirs dans tous les territoires.
Ils ont ensuite décrit l’environnement souvent contraignant dans lequel ils évoluent au quotidien et dénoncé notamment les réglementations et contraintes administratives qu’ils subissent. Ils ont expliqué que l’artisanat était pris en étau entre la concurrence des micros-entreprises (avec des règles sociales et fiscales différentes) et celle des grandes entreprises, sans compter les entreprises « éphémères et nébuleuses » qui prospèrent autour de la rénovation énergétique. Ils ont aussi évoqué les difficultés de recrutement, la digitalisation et l’arrivée de l’intelligence artificielle.
Ils ont enfin formulé de nombreuses propositions pour desserrer les contraintes et la pression sur l’artisanat et aussi, pour que demain, les clients puissent continuer de faire appel directement à des artisans indépendants de proximité, sans passer par des plateformes.
Les clés de la réussite …
Les intervenants ont tour à tour partagé leur vision de l’artisanat du bâtiment. Le Député MICHOUX a salué une formation innovante et rappelé que les artisans étaient « le cœur battant de nos territoires ». Il a souligné que les artisans étaient à tous les endroits de la vie, que l’artisanat était moderne et qu’il avait toujours su se rénover. Il s’est inquiété du problème des transmissions d’entreprises et a salué la valeur travail et celle des compétences portées par les artisans.
Laurent LACOUR a rappelé l’importance et le rôle de l’apprentissage. L’apprenti c’est le patron de demain. Les débats ont fait ressortir la nécessité de mieux communiquer sur ce que l’on apporte aux jeunes. Il faut également de l’attractivité et donner du sens. M. LACOUR a aussi expliqué combien il était important de se former tout au long de sa vie professionnelle. Notamment pour faire face aux nombreux défis technologiques (nouveaux matériaux et équipements) et réglementaires qui attendent les artisans.
Franck BOULAY a invité les artisans à faire savoir ce qu’ils font, à se faire mieux connaitre et à se différencier. Il a indiqué que leur proximité avec les clients était un véritable atout. Il a prôné pour des circuits courts et a plaidé pour que chacun « ait le bon réflexe d’acheter local ». Il leur a aussi conseillé de mettre en avant leur ancrage territorial auprès des clients : « on travaille ici, on emploie ici, on paie des impôts ici… vous avez tout intérêt à nous faire travailler » !
Richard PERRIER a conseillé aux artisans de rester « eux-mêmes » et de s’appuyer sur leur force : être bons dans leurs métiers, tout en renforçant leur gestion et leur commercial. Il a aussi souhaité que l’on remette du bon sens pratique (« BSP ») en toutes choses. Il a indiqué que les artisans, par leur proximité, étaient la solution face aux plateformes anonymes. Il a aussi dénoncé le trop grand nombre de strates administratives. Les intervenants ont convenu qu’il fallait partir de la base, qu’il fallait remonter les sujets avec les valeurs du terrain.
Les stagiaires de l’Ecole des Cadres ont aussi expliqué que leur travail premier, c’était la production et que c’est ce qui faisait la richesse de leurs entreprises. Mais qu’ils étaient assommés de trop de contraintes. Ils ont également rappelé « qu’on ne devenait pas chef d’entreprise en un clic » et qu’un accompagnement et de la formation étaient essentiel pour être chef d’entreprise artisanale.
Cette table ronde a permis de montrer toute l’importance de l’artisanat du bâtiment dans la société.
Et pour que demain, l’artisanat continue de se développer, que les clients puissent se tourner vers des acteurs de proximité, il est nécessaire, pour les artisans du bâtiment, de défendre et de porter des valeurs comme la formation tout au long de la vie, la qualité du travail, la rigueur dans la gestion, le soin apporté à la relation clients, la disponibilité… Autant d’atouts qui permettront aux artisans, demain, de faire face aux grandes entreprises, aux réseaux et aux plateformes.
Cette table ronde a aussi montré que les stagiaires avaient parfaitement assimilé leur formation et qu’ils étaient parés pour porter haut et fort les couleurs de l’artisanat du bâtiment.
Les stagiaires ont conclu cette riche table ronde en mettant en avant qu’un chef d’entreprise artisanale, pour faire face à son environnement complexe, doit se faire bien accompagner par un solide réseau de partenaires. C’est un conseil judicieux à donner aux jeunes artisans notamment.
Ils ont insisté enfin, sur la nécessité de travailler ensemble. Une valeur forte de la CAPEB : « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ! »
La CAPEB 71 remercie très sincèrement tous les invités et participants à cette table ronde.
La CAPEB 71 salue et félicite ses 9 stagiaires de l’Ecole des Cadres – Promotion 2024/2025, engagés et passionnés pour défendre avec talent la cause de l’artisanat :
- Alexandre BRETINIERE, électricien à SAINT-MICAUD;
- Marie-Christine COLINOT, Plâtrière-Peintre à MARMAGNE;
- Sandrine EUDO, entreprise de chauffage à DRACY-LE-FORT;
- Pascal FRAGASSI , artisan menuisier à SAINT-MARTIN-EN BRESSE;
- Denis GUIGUE, artisan menuisier à MENETREUIL;
- Antoine LANGILLIER, couverture maçonnerie charpente à ETANG-SUR-ARROUX;
- Bernard LOISEAU, artisan serrurier à FRAGNES-LA-LOYERE;
- Denis LOREAU – Electricien à SAINT-LOUP GÉANGES;
- David VILLENEUVE (Serrurier-Métallier à CHAGNY.
La CAPEB 71 a une pensée amicale pour Stéphane PETEUIL qui nous a quitté bien trop tôt et qui aurait tellement aimé être avec nous pour cette table ronde …
Vous aussi, vous voulez rejoindre l’équipe des élus de la CAPEB 71 qui s’engagent pour défendre l’artisanat ?
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Contact
Secrétaire Général
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