Le Préfet de Saône-Loire a reçu les Présidents et Secrétaires Généraux de la CAPEB 71 et de la FFB 71 pour faire le point sur la situation économique du bâtiment en Saône-Loire.
L’occasion d’aborder de nombreux sujets et de faire remonter au représentant de l’Etat dans le département, qui a été très attentif, les préoccupations des artisans et des entreprises du bâtiment.
Après un tour d’horizon sur la conjoncture, la CAPEB 71 a tenu a aborder les éléments suivants, qui sont largement partagés par nos confrères de la FFB 71 :
Les inquiétudes de la CAPEB 71:
- La remise en question de la TVA à taux réduit de 10 % sur les travaux de rénovation envisagée par le Gouvernement serait catastrophique pour le secteur de la rénovation. Cela nuirait fortement au déploiement du marché de la rénovation énergétique : beaucoup de travaux énergétiques s’inscrivent dans une rénovation plus large et le reste à charge des ménages serait décourageant.
La CAPEB a, au contraire, proposé un élargissement du taux de tva à 5,5 % à tous les travaux de rénovation des logements.
- Les difficultés d’accès au crédit bancaire: cela freine les primo-accédants dans le neuf et les transactions immobilières dans l’ancien (qui sont suivies à 75 % de travaux réalisés par des artisans du bâtiment).
- L’inflation, toujours importante, qui affecte le pouvoir d’achat des particuliers, lesquels diffèrent leurs projets de travaux.
- Les coûts des matériaux et la baisse continue des marges qui se poursuivent. A cela s’ajoutent :
- Le coût de l’énergie : électricité et carburants : qui se répercute dans les prix de revient et donc dans les prix de vente.
- La disparition de l’avantage fiscal sur le GNR, les coûts supplémentaires liés à la mise en place de la REP (éco taxe sur les déchets du BTP).
- Le moral des artisans du BTP qui sont soumis à de multiples contraintes administratives et à une très forte charge mentale est en baisse. Certains renoncent à l’entreprenariat.
- L’auto-réhabilitation accompagnée : le Ministère du Logement envisagerait de favoriser et d’aider financièrement des réhabilitations opérées par des non professionnels (les particuliers) accompagnés par des entreprises. C’est un non sens pour la CAPEB 71. Il ne peut y avoir d’un côté des professionnels soumis à de multiples contraintes : RGE, formations, normes, assurances … et de l’autre des non professionnels, mêmes « encadrés », qui pourraient réaliser des travaux de rénovation énergétiques performants et efficaces.
- Les défaillances d’entreprises du BTP progressent et les créations d’entreprises sont en recul.
- Les freins au développement du marché de la rénovation énergétique n’ont pas été levés :
- La politique du Gouvernement concernant la rénovation énergétique est trop instable et difficile à suivre et à comprendre :
- Ainsi, l’an dernier, la chaudière gaz était subventionnée et elle est aujourd’hui quasiment interdite.
- Les évolutions annoncées de MaPrimeRénov seront contreproductives : l’interdiction des mono gestes dans les passoires thermiques découragera les plus modestes de faire des travaux, mêmes basiques.
- Le conditionnement des mono gestes à l’obligation d’installer un chauffage décarboné risque de porter un coup aux autres travaux. Les ménages qui ont changé récemment leur chaudière n’auront plus d’aide pour faire d’autres travaux et donc ne les feront pas.
- La complexité des dispositifs d’aides aux travaux ne favorise pas l’incitation des ménages à franchir le pas et encourage l’éco-délinquance.
- Les dispositifs sont complexes, sans cohérence, et imposent des contraintes administratives décourageantes pour les entreprises 60 000 entreprises (900 en Saône-et-Loire) sont qualifiées RGE, mais leur nombre tend à se réduire.
- La politique du Gouvernement concernant la rénovation énergétique est trop instable et difficile à suivre et à comprendre :
Pour répondre aux problématiques actuelles de logement, de décarbonation et d’accessibilité, les entreprises artisanales du bâtiment attendent notamment des pouvoirs publics que la simplification des procédures et réglementations leur permette de déployer toutes leurs capacités, ainsi qu’une pérennisation du soutien à la demande des ménages et des investisseurs.
- Le développement du travail illégal autour de la micro-entreprise (générateur de fraudes sociales), crée un climat de concurrence déloyale de plus en plus difficile à contenir pour les entreprises artisanales du bâtiment. La CAPEB 71 demande un véritable encadrement de ce régime.
Le Préfet de Saône-et-Loire a annoncé à l’issue de cette rencontre, l’organisation d’Assises du Bâtiment en Saône-et-Loire, courant novembre qui réuniront les acteurs du bâtiment, des banques et des organismes de la filières BTP.
La CAPEB 71 y participera pour faire entendre la voix des artisans du bâtiment et des TP.