Une délégation de la CAPEB 71, conduite par le Président Toni SPINAZZE, a été reçue en Préfecture à Mâcon le 4 juin par M. Julien CHARLES, Préfet de Saône-et-Loire. L’occasion pour la CAPEB 71 de faire le point sur les dossiers d’actualité et de présenter ses propositions au Préfet.
Voici l’essentiel des points abordés…
1. La situation économique de l’artisanat du bâtiment :
La CAPEB 71 a expliqué au Préfet que l’artisanat du bâtiment avait enregistré un vrai rebond de l’activité début 2021 : + 9,5 % au 1er trimestre 2021 par rapport au même trimestre de l’année précédente (+ 11 % en Bourgogne Franche-Comté), tant dans le neuf (+ 10 %), que dans la rénovation (+ 9 %). Cette progression touche toutes les entreprises, quelle que soit leur taille et tous les corps de métiers.
2. Les freins à la relance dans le BTP :
La CAPEB 71 a aussi indiqué au Préfet que malheureusement, plusieurs facteurs risquaient de freiner cette relance dans notre secteur :
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Un début de ralentissement de l’activité dans le neuf :
Sur un an, on constate un recul des logements autorisés (- 17,4 %) et un recul des mises en chantiers (-9 %).
> La CAPEB 71 demande :
- Une simplification des règles et des documents d’urbanisme ;
- Une instruction accélérée des procédures d’instruction des demandes de construction ou de rénovation ;
- Une approche beaucoup plus pragmatique et empreinte de bon sens de la part des services instructeurs ;
- Un assouplissement des exigences de certains Architectes des Bâtiments de France (dans le neuf et la rénovation).
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Une hausse très forte des prix des matériaux et un risque de pénurie de matériels :
Depuis le début de l’année, les artisans subissent des hausses de prix conséquentes sur de nombreux matériaux: bois (+ 10 à + 30 %), acier (+ 150 %), mortier (+ 20 à + 50 %), verre (+ 30%), fer, cuivre, zinc… etc …Certains équipements (cartes électroniques, plaques de plâtres, bois, alu…), sont de plus en plus difficiles à trouver. La CAPEB 71 a remis au Préfet un dossier avec des exemples de hausses de prix appliquées par les négoces et fournisseurs en Saône-et-Loire.
> La CAPEB 71 demande :
- Que les recommandations de l’État concernant le marchés publics (pas de pénalités de retard, clauses de révision, reports des délais, méditation…) soient bien mises en œuvre en Saône-et-Loire ;
- Une prise en charge à 100 % de la mise au chômage partiel de salariés faute de matériaux ;
- Elle a rappelé que ces mesures restent des incitations et ne réglaient pas la question des marchés privés (70 % de l’activité des artisans du BTP).
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Une pénurie de main d’œuvre qualifiée et compétente :
La CAPEB a rappelé au Préfet qu’elle avait pris des initiatives avec PÔLE EMPLOI pour mener des actions dans les bassins d’emploi afin de favoriser le rapprochement entre les offres et les demandes d’emploi mais que malgré nos efforts,la situation restait très tendue et que les entreprises avaient énormément de difficultés à recruter.
Les chantiers prennent du retard. Certaines entreprises artisanales du bâtiment n’hésitent pas à se tourner vers le travail détaché alors même que c’est contraire à leur « ADN ». D’autres entreprises renoncent à des investissements pour se développer par crainte de ne pas trouver de salariés alors qu’elles ont des marchés. Enfin, on assiste à l’apparition d’une véritable forme de « dumping » entre les entreprises (les salariés peuvent être directement démarchés sur les chantiers par des entreprises concurrentes).
> La CAPEB 71 demande :
- La mise en place d’une véritable réforme de l’assurance chômage avec des dispositifs à reprendre un emploi, beaucoup plus persuasifs ;
- Elle dénonce le fait que certains demandeurs d’emplois ne se déplacent pas pour participer à des informations collectives organisées en partenariat avec PÔLE EMPLOI. Elle demande des sanctions exemplaires pour les récalcitrants.
- La mobilisation de tous les moyens de la formation initiale et continue pour préparer les personnes (jeunes et adultes) aux métiers qui recrutent dont le BTP.
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Les écueils sur marché de la rénovation énergétique :
La CAPEB 71 a expliqué au Préfet que le marché de la rénovation énergétique devrait constituer un véritable élan pour le bâtiment, mais qu’ il s’avère semé d’embuches, de plus en plus contraignant, instituant une concurrence déloyale pour les artisans du bâtiment, favorisant l’émergence d’un entrepreneuriat « Eco-délinquant » et au final, ne donnant pas toute sa mesure, à la fois en termes de croissance économique et de lutte contre le réchauffement. climatique. De plus, la volonté de massifier les travaux de rénovation énergétique en s’appuyant sur des dispositifs d’aides publiques très puissants a créé un marché largement subventionné qui attire beaucoup de convoitise, notamment de la part d’opérateurs originellement éloignés du bâtiment et parfois peu scrupuleux, au détriment des artisans du bâtiment de proximité et d’un travail de qualité (offres abusives, concurrence déloyales, comportement douteux de certains opérateurs…).
La CAPEB 71 a dénoncé cette situation et revendiqué un assainissement de ce marché.
> La CAPEB 71 demande :
- Une réelle simplification du « parcours client » et notamment une simplification du système des aides qui doit être clair et stable ;
- Un raccourcissement des délais de paiement des entreprises ;
- D’appliquer une TVA à taux réduit pour l’ensemble des travaux de rénovation, qui est une mesure simple, efficace et qui a fait ses preuves
- La création de guichets uniques de proximité d’accompagnement des clients auxquels doivent être associées les entreprises;
- De veiller à une saine concurrence sur le marché de la rénovation énergétique;
- Aux Pouvoirs Publics de se saisir de cette problématique, d’assainir l’écosystème de la rénovation énergétique et de prendre des initiatives au plus près du terrain pour envoyer un message fort à ces « éco-délinquants » de mise sous surveillance et de sanction ;
- De sensibiliser les financeurs publics sur ces dérives ;
- De médiatiser la traque contre les « éco-délinquants » qui se considèrent en toute impunité ;
- De mettre en place les conditions d’un artisanat de qualité : qualification, formation, réforme de la micro-entreprise (qui ne soit qu’une option temporaire qui ne saurait dépasser deux ans), accompagnement renforcé à la création d’entreprise, favoriser et accompagner la transmission d’entreprises artisanales…).
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Tous ces facteurs additionnés, constituent des freins réels pour une forte relance dans le BTP. Ils représentent un blocage pour la réalisation de certains chantiers et risquent d’amener les entreprises à ne pas pouvoir respecter les délais de livraison et à en subir les conséquences financières. Certaines entreprises redoutent de devoir placer en chômage partiel des salariés qu’elles ne pourraient plus occuper.
Face à tous ces éléments, on redoute aussi une inflation forte des coûts et des devis dans le BTP.
Enfin le développement d’une concurrence déloyale sur le marché de la rénovation énergétique est préjudiciable tant pour les artisans que pour les consommateurs.
Le Préfet de Saône-et-Loire s’est montré sensible aux propositions de la CAPEB 71. Plusieurs initiatives concrètes vont être prises en Saône-et-Loire dans les prochaines semaines avec les différentes administrations pour avancer et trouver des solutions sur les différents points exposés et défendus par la CAPEB 71.
Votre CAPEB 71 sera active et vigilante et vous tiendra informé des suites de cette rencontre.
La délégation de la CAPEB 71 remercie M. le Préfet pour son écoute sincère et sa volonté de construire des solutions pour nos entreprises avec la CAPEB.
AGIR CONCRÈTEMENT POUR L’ARTISANAT DU BÂTIMENT AVEC LA CAPEB !